Vint ensuite la perruche... tenant du sucre au bec, vêtue de vert comme la pistache... et ornée d’un collier d’or.
Au prix de son éclat, l’épervier n’est qu’un moucheron, et partout la verdure est le reflet de ses plumes.
Le sucre distille de ses paroles, car elle croque du sucre dès le matin.
Ecoute quel est son langage :
« Des gens vils et des coeurs d’acier m’ont enfermée, toute charmante que je suis, dans une cage de fer.
Retenue dans cette prison, je désire avec ardeur la source de l’eau de l’immortalité gardée par Khizr.
Comme lui, je suis vêtue de vert, car je suis le Khizr des oiseaux.
Je voudrais m’abreuver à la source de cette eau, mais je n’ai pas la force de m’élever jusqu’à l’aile du Simorg ;
la source de Khizr me suffit. »
La huppe lui répond :
" Ô toi qui n’as aucune idée du bonheur ! sache que celui qui ne sait pas renoncer à sa vie n’est pas homme.
La vie t’a été donnée pour que tu puisses posséder un seul instant une digne amie.
Recherche sincèrement l’eau de la vie ;
mets-toi donc en marche, car tu n’as pas l’amande... tu n’en as que l’écorce.
Veux-tu sacrifier ta vie pour les belles vérités ?
imite les hommes dignes de ce nom, en entrant franchement dans la voie. »